Le Tribunal militaire de Ouagadougou a condamné, ce mercredi 06 avril, l’ex-président burkinabé, Blaise Compaoré, à la prison à vie, ainsi que son officier auxiliaire, le Général Gilbert Diendéré et le commandant de sa garde, Hyacinthe Kafando. Ce verdict intervient au terme de six mois d’audience.
La prison à perpétuité requise pour l’ancien président Blaise Compaoré, condamné par contumace, repose sur des mobiles auparavant définis. Selon le Tribunal militaire, l’ancien président a été condamné pour attentat à la sureté de l’Etat et complicité dans l’assassinat de son prédécesseur, Thomas Sankara en 1987.
Quant au Général Gilbert Diendéré, au-delà des motifs susmentionnés, il a été inculpé également pour « la subornation de témoins ». Ce dernier purge déjà une peine de 20 ans, pour une tentative de coup d’État en 2015. Le commandant de la garde de Compaoré, Hyacinthe Kafando, en fuite depuis 2016, a écopé des mêmes peines.
Thomas Sankara, leader et icône de la révolution burkinabé, a été assassiné le 15 octobre 1987, à l’âge de 37 ans, avec 12 de ses collaborateurs. Ils étaient en pleine réunion à Ouagadougou. Le capitaine était arrivé au pouvoir, à la faveur d’un coup d’État en 1983, à 33 ans. Parvenu à la tête du pays alors appelé la Haute Volta, il le rebaptise Burkina Faso, le “Pays des Hommes Intègres”.
Il n’aura passé que quatre ans à la tête du pays. Mais depuis lors, son souvenir demeure vivace dans les cœurs et les esprits, à l’intérieur comme à l’extérieur du Burkina Faso.
Blaise Compaoré, âgé de 70 ans, est actuellement en exil en Côte d’Ivoire, pays qui lui a offert la nationalité depuis 2015. Il y séjourne depuis 2014, après s’être enfui du Burkina, suite à une manifestation de masse qui l’a contraint à la démission.
Le procès a été ouvert le 11 octobre 2021, soit 34 ans après, repris le 02 février, avec les plaidoiries des parties civiles. Il avait été à nouveau suspendu après le coup d’Etat militaire du 24 janvier 2022.
A R
