Culture

L’ASCAD rend un vibrant hommage à Timité Bassori à travers son film ” la femme au couteau”

L’Académie des Sciences, des Arts, des Cultures d’Afrique et des Diasporas Africaines (ASCAD) a rendu un vibrant hommage à Timité Bassori, premier cinéaste ivoirien à travers la projection de son film ” la femme au couteau “. C’était le mercredi 17 juillet 2019 à la Galerie la Rotonde des Arts Abidjan-Plateau.

Pionnier du cinéma ivoirien avec son film ” la femme au couteau ” film precuseur sorti en 1968. Timité Bassori s’engouffrait avec cette fiction dans les méandres de l’inconscient, à une époque où les pellicules tournaient dans les salles de cinéma avaient d’autres abysses à fouetter. Une distance que le réalisateur a analysé et débattu avec les cinéphiles venus à cette projection.

“La femme au couteau” est un film en noir et blanc de 80 mn qui raconte l’histoire d’un intellectuel ivoirien qui, de retour d’Europe dans son pays, vit la confrontation entre le modernisme et la tradition ainsi qu’un stress psychique sans qu’il ne trouve secours ni auprès des médecins, ni auprès des guérisseurs, avant de comprendre, grâce à une amie, qu’il était resté traumatisé, à son insu, par l’image répressive de sa mère durant son enfance qui tenait un couteau.

Avant la projection du film, Timité Bassori a rappelé l’accueil mitigé du film à sa sortie ainsi que les leçons qu’il a tiré. << À sa sortie en 1969, ” la femme au couteau ” eut un accueil controversé. Il y avait ceux qui ne l’aimaient pas, c’étaient les plus nombreux; ceux qui l’aimaient, la minorité et ceux qui n’avaient rien compris à ce film et qui l’aimaient pas condescendance. Aujourd’hui le temps m’a donné raison, c’étaient les autres qui avaient tort >> a-t-il affirmé.

Poursuivant, Timité Bassori a située les motivations de ce film. << Ce film se fixe sur l’équilibre psychologique du citoyen dans une Afrique en transformation tiraillée entre deux cultures différentes. Il s’articule sur trois axes: l’acculturation, le dédoublement de personnage et l’acte mineur de la tendre enfance qui devient traumatisant >>.

Invité spécial à cette projection, Fadiga Kramoh a salué ce film dans toutes sa grandeur. << le film “la femme au couteau” au-delà de la valeur symbolique d’être le premier film long métrage ivoirien est une pure merveille au niveau de sa réalisation artistique et technique. Le procédé blanc noir est utilisé dans toutes sa splendeur esthétique et plastique >>.

Quant au vice-président et membres de l’ASCAD, ils ont tous salués l’oeuvre cinématographique du réalisateur en soulignant sa vision et son travail pour l’avancée du cinéma et de l’art en Côte d’Ivoire.

Timité Bassori est né en 1933 à Aboisso en Côte d’Ivoire.
Il a réalisé deux films dont un court métrage “Sur l’abîme de la solitude” et “la femme au couteau”, son film phare qui a bénéficié de la restauration dans le cadre du projet << L’ African Film Héritage Project >> a participé au Festival Panafricain d’Alger en 1969, aux journées cinématographique de Carthage et au Fespaci en 1973 avec sa sortie en salle en 1972.

À l’issue des débats avec les cinéphiles comme Guy Kalou, Timité Bassori a exhorté la jeune génération au travail afin d’écrire leurs histoires dans le cinéma ivoirien.

Akin

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *