Culture

Vernissage/ Kofi SETORDJI immortalise le Génocide rwandais

“Sculptures sur le Génocide rwandais” tel est le thème du vernissage de l’exposition de l’artiste Ghanéen Kofi SETORDJI, qui s’est déroulé le jeudi 27 mai 2021 à la Rotonde des Arts Abidjan-Plateau.

L’artiste expose sa vision du drame qui a fait plus de 800.000 morts en trois mois à travers 15 tableaux figuratifs et abstraits, 13 sculptures, tous exposés à la galerie de la Rotonde des arts Abidjan plateau jusqu’au 26 juin 2021.

Les explications des chefs-d’œuvre débutent par ce corps (le dessin d’un homme peint, coloré, sur quatre cadres juxtaposés), avec une tête sculptée. « Comme pour dire qu’il y a toujours un début au drame », explique Yacouba Konaté.

Ensuite, la seconde présentation est apportée sur la fosse commune où a été enseveli le nombre indéterminé de morts, même si officiellement, on parle de 800.000.

Différentes couleurs les représentent pour insister sur la diversité des personnes qui ont succombé. Mais de loin, on ne voit qu’un seul visage qui se répète. Comme pour dire qu’on devient ‘’Un’’, après la mort, sans visage, sans ethnie, sans parti politique.

« Personne ne parle de la mémoire des Rwandais, aucune stèle dans un pays africain n’est érigée pour eux. Quand on parle des six millions de morts de l’holocauste, c’est pour éviter qu’on refasse une telle bêtise », a déclaré Kofi Setordji.

 

D’autres sculptures présentes aussi, des têtes d’hommes avec les yeux et la bouche fermés. Selon le sculpteur, il pose la question de la passivité de la communauté internationale, mais aussi celle des pays africains. Toujours présents, mais jamais concernés par les drames qui expliquent leur présence. Dans leur mission, ils doivent être prévoyants, mais dans les faits, ils ne pensent qu’à leurs têtes.

Des pièces à conviction de la communauté internationale, des preuves du génocide, qui sont des visages conservé dans un cadre.

En ce qui concerne ses tableaux, il laisse entendre qu’il retranscrit des scènes de vie quotidienne. « Je m’inspire de mes sculptures pour faire mes toiles, de mes espérances, mon être, le quotidien de mon environnement. »

Quand on retrouve dans ses lignes et ses courbes du Picasso, sa réponse est la suivante : « Picasso s’est inspiré des masques africains, nous vivons avec. C’est parce qu’on a beaucoup écrit sur Picasso. Si on l’avait fait autant pour moi, tu n’aurais pas dit cela ».

Kofi Setordji

Kofi Setordji est né à Accra en 1957. Il a commencé sa carrière en tant que graphiste et dans les années 90 est devenu un sculpteur à plein temps sous la direction du célèbre artiste ghanéen, Saka-Acquaye. En 1990, il a reçu le prix du « Sculpteur de l’année ». Avec le peintre Wisdom Kudowor, il a fondé la Society for Contemporary Art au Ghana. Les membres de la SOCA sont impliqués dans des discussions sur l’art et dans l’organisation de colloques. Setordji travaille actuellement sur sa “Maison des Arts”. Chez lui, situé dans un magnifique cadre champêtre à la périphérie d’Accra, Kofi construit des logements pour des artistes en visite du monde entier, qui peuvent venir travailler dans son atelier pendant quelques mois à la fois. Kofi Setordji travaille le bois, le métal, le bronze, la pierre, la terre cuite et la peinture.
Kofi a eu des expositions dans divers pays africains, en Europe et aux États-Unis. Au Ghana, il a reçu diverses commandes du gouvernement pour la création de reliefs muraux, notamment pour le musée appartenant au mausolée du premier président du Ghana, Kwame Nkrumah. Avec l’artiste français Di Rosa, il a créé la seule œuvre d’art moderne publique de la ville.

LeMentor

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