Afrique

RDC: 21 ans après, l’émotion des familles des victimes du massacre de Makobola

Émotions et consternations des familles des victimes du massacre de Makobola à Fizi dans la province du Sud-Kivu. Cela fait exactement 21 ans, jour pour jour, que 800 des leurs ont été tués, la plupart brûlés vifs.

Ils étaient des centaines, parents des victimes à se recueillir devant la fosse commune à Makobola. Biaba Bilombele a perdu une quarantaine de membres de sa famille. Elle se dit choquée de constater que certains présumés bourreaux de l’époque n’ont jamais été inquiétés, vingt et un ans après.

« À l’époque, nous avons beaucoup souffert. Ce qui nous énerve, c’est quand aujourd’hui, par exemple, nous voyons parfois des gens qui sont pointés du doigt dans les massacres ici chez nous et qui ont été promus depuis à des grades et de hautes fonctions ou à des postes gouvernementaux. Nous voulons que le gouvernement de Tshisekedi nous rende justice. »

Rendre justice

Le message des cérémonies cette année était entre autres de demander au gouvernement congolais d’accélérer les enquêtes sur ce massacre. Le contexte est-il plus favorable ? Pour le professeur Obedi Nyamangyoku, l’un des organisateurs de la cérémonie, « l’’environnement n’était pas favorable à cette époque-là. Avec le changement du régime, nous avons pensé qu’il était temps de s’exprimer. Le rapport Mapping a fait son travail pour savoir la vérité sur ce qui s’est passé. La vérité étant connue, qu’est-ce qui reste ? Il faut procéder à la justice. Parce que si la justice ne fait pas son travail, ceux qui ont fait ce massacre vont croire qu’ils peuvent encore en faire d’autres sans être interpellés. »

Présent lui aussi, le ministre provincial de l’Intérieur et de la sécurité au Sud-Kivu, Lwabandji Lwasi Ngabo a exhorté les habitants à l’unité afin de faire entendre leur voix dans la lutte contre l’impunité. Cette tuerie, attribuée par le rapport Mapping de l’ONU à des combattants du RCD le Rassemblement congolais pour la démocratie, mais aussi à des soldats rwandais et burundais, est survenue le 30 décembre 1998. Les habitants de Makobola envisagent aussi la création d’un centre panafricain de résolution des conflits. Les cérémonies se terminent ce lundi.

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