Une conférence de presse pour éclaircir les réformes en cours
Le ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, Bruno Nabagné Koné, a animé ce mercredi 6 mars 2025 une conférence de presse au siège de la SGFU, au Plateau – Cité administrative. Cet événement, placé sous le thème « Réformes initié par le ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme dans les secteurs du foncier et du logement de 2019 à ce jour»
Objectif: informer et de sensibiliser la population sur les initiatives mises en place depuis 2019 pour répondre aux défis du secteur foncier et du logement en Côte d’Ivoire.
Face à la montée des litiges fonciers et à la prolifération des lotissements anarchiques, le ministre a tenu à rétablir la confiance et à clarifier les actions du gouvernement en matière de gestion foncière.
Une crise foncière préoccupante à Abidjan
Ces dernières semaines, la question foncière dans le district d’Abidjan a suscité de vives préoccupations au sein de la population. L’occupation illégale des terrains, les conflits entre propriétaires et l’absence de régulation stricte ont mis en lumière les failles du système de gestion du foncier.
Dans son intervention, le ministre a souligné que la digitalisation du foncier constitue une avancée majeure pour l’administration, garantissant une meilleure sécurisation des droits de propriété. Il a notamment évoqué les outils mis en place tels que l’ACD (Arrêté de Concession Définitive), l’ADU ( attestation de droits d’ usage)et le SIGFU (Système d’Information de Gestion du Foncier Urbain), destinés à renforcer la transparence et à éviter les irrégularités dans l’attribution des terrains.
Désormais, tous les lots seront répertoriés de manière stricte, empêchant ainsi les modifications arbitraires ou les attributions multiples, une pratique qui favorisait les malversations par le passé. Cette réforme vise à assainir le secteur, sécuriser les transactions foncières et garantir une gestion plus rigoureuse des terrains.
La responsabilité des acteurs impliqués dans la gestion foncière
Bruno Nabagné Koné a rappelé que la gestion du foncier repose sur une chaîne d’acteurs comprenant les communautés villageoises, les collectivités locales, les services techniques de l’État et la justice. Il a dénoncé les lotissements réalisés dans des zones non approuvées par l’État, soulignant que ces pratiques illégales sont à l’origine de nombreux conflits. Dans ces conditions, le ministère ne peut pas traiter ni valider les documents liés à ces terrains litigieux.
« Nous n’avons rien à nous reprocher. Dès le début, nous aurions pu publier des communiqués, mais nous avons préféré attendre le moment opportun pour nous faire entendre. Vous le savez aussi bien que nous : lorsque l’on communique en plein tumulte, personne n’écoute. Quand on s’exprime sous le coup de l’émotion, le message n’est pas entendu. Nous avons donc fait le choix de laisser le temps apaiser la situation afin que notre prise de parole trouve un public plus réceptif. » a-t-il déclaré.
Il a insisté sur la nécessité de renforcer la communication et la sensibilisation auprès des populations pour éviter que ces conflits ne se multiplient à l’avenir.
Un problème ancien, mais une volonté de réformes
Le ministre a tenu à rappeler que les litiges fonciers ne sont pas nouveaux et qu’ils existaient bien avant sa prise de fonction. « Cela fait plus de cinq ans que j’exerce cette fonction, et ces réalités sont notre quotidien. Certes, elles ont été médiatisées récemment, mais nous les gérons depuis toujours. »
Il a réfuté toute politisation du problème foncier en Côte d’Ivoire : « Certains affirment qu’il s’agit d’un problème politique, mais ce n’est pas une affaire de parti. Toute administration cherche constamment à s’améliorer et à optimiser ses services. »
Enfin, il a réaffirmé son engagement à faire en sorte qu’à l’avenir, les litiges fonciers ne freinent plus le développement économique, l’accès au logement et la sécurité des citoyens.
« C’est dans cette optique que nous avons engagé ces réformes. Nous nous efforçons toujours de trouver la meilleure réponse, celle qui est à la fois rigoureuse, juste et applicable. »
À travers cette conférence de presse, le ministre a voulu clarifier les réformes engagées et rassurer les populations sur la volonté du gouvernement de mettre fin au désordre foncier qui prévaut depuis plusieurs années. Reste à voir si ces mesures suffiront à restaurer la confiance des citoyens et à pacifier un secteur souvent marqué par des tensions et des contestations.
Baikoro Aboubakar