Société

Le RIDDEF et ses partenaires associent la presse dans la défense des droits de la femme et la vulgarisation des lois.

« Vulgariser les textes de lois qui protègent les droits des femmes par le biais des médias et de sensibiliser sur la nécessité d’un respect et d’une application effective de ces droits qui sont reconnus aux femmes et aux filles », tel est l’objet de ce déjeuner presse organisé par le Réseau ivoirien pour la défense des droits de l’enfant et de la femme (RIDDEF) et l’Organisation des femmes actives de Côte d’Ivoire (OFACI), sous l’initiative de Care Côte d’Ivoire, dans la mise en œuvre du projet FENA (femme en avant).

Cette rencontre, qui mobilisait la présence de plusieurs journalistes, s’est tenue ce jeudi 08 décembre au siège du RIDDEF à Abidjan. Celle-ci, se situe dans le cadre des 16 jours d’activisme sur la lutte contre les VBG, qui ont débuté le 25 novembre pour prendre fin le 10 décembre.

Mlle kangah Frédérique, a présenté L’enquête mené par le RIDDEF en 2020 sur le harcèlement sexuel en milieu professionnel dans le district d’Abidjan.

« L’enquête menée par le RIDDEF en 2020 à Abidjan sur 1169 individus, relève que 41% des femmes et 24% d’hommes sont victimes de harcèlement sexuel en milieu professionnel. Parmi ses victimes 79% le sont par les paroles, quand seulement 2% dénoncent cela. Les personnes victimes de ce harcèlement sont âgées de 26 à 35 ans et sont en majorité des célibataires », a-t-elle expliqué.

Selon le rapport, avec 33% de victimes parmi les 1169 personnes interrogées, cette étude prouve que les travailleurs et les travailleuses en cote d’ivoire ne sont pas épargnés le phénomène de harcèlement sexuel.

Il est donc nécessaire que tous les acteurs, dont les 4 principaux à savoir : l’état, les employeurs, les OSC et les employés travaillent ensemble afin d’éradiquer ce phénomène et d’assurer un environnement de travail sain à toutes et à tous.

Le RIDDEF, plaide pour un assouplissement des procédures judiciaires afin de permettre aux victimes d’être soulagée et encourager les dénonciations. Car les plaintes déposées ne vont pas jusqu’au bout. Bien sûr à cause de la lenteur de la procédure, ce qui décourage les victimes et qui l’abandonne.

Quant à la représentante de l’Organisation des femmes actives de Côte d’Ivoire (OFACI), Edwige Yapi Yépié, elle a présenté 6 lois et leurs insuffisances : « la loi N°2019-570 du 26 jun 2019 relative au mariage ; la loi N°2019-574 du 26 juin 2019 portant code pénal ; la loi N° 2016-886 du 08 novembre 2016 portant constitution de la république de Côte d’Ivoire ; la loi N°2019-870 du 14 octobre 2019 favorisant la représentation de la femme dans les assemblées élues ; la loi N°2021-894 du 21 décembre 2021 relative aux mesures de protection des victimes de violences domestiques et de violences sexuelles autres que domestiques ; enfin la loi N° 98-750 du 23 décembre 1998 relative au domaine foncier rural.»

« Dans la constitution, avec les articles 35,36 et 37, les conditions sont mises pour une bonne représentativité des femmes aux postes électifs. Or, cela peut élargi au poste de décision. Il faut aussi noter la loi sur le mariage qui a connu une évolution avec l’amélioration au niveau professionnel, car désormais, elle peut librement exercer son activité et son salaire. Également au niveau des biens communs qui sont laissés à la gestion commune des époux, ce qui n’était pas le cas avec la loi de 1983. Par ailleurs au niveau de cette loi, la polygamie de faite est instituée, notamment avec la reconnaissance de l’enfant adultérin. Avec la loi de 1983, le consentement de la femme était admissible. Mais aujourd’hui avec la loi de 2019, plus besoin du consentement de l’épouse légitime, le mari, n’a qu’à signifier la reconnaissance de son enfant par acte de prise ; selon elle, ceci est un danger pour la stabilité de la famille.

Pour conclure, Mlle Yapi à lancé un appel aux plus hautes autorités du pays. « La Côte d’Ivoire dispose d’un cadre juridique très vaste. Bien vraie que nous avons ratifié plusieurs conventions internationales, mais force est de constater que ses conventions ne sont pas intégrées dans le corpus national. Ce dernier comporte également des lacunes. Aussi, pour permettre une bonne applicabilité des lois, il faut la vulgariser, ce qui est un frein à leurs applicabilités. »

Mme Ayemou à clore cette rencontre, en souhaitant que ce partenariat perdure pour le bonheur de tous. « Vous êtes nos relais. C’est un contrat qui vous lie à nous. Travaillons ensemble pour faire changer certaines choses dans notre pays. Nous devons œuvrer dans le sens de la promotion des droits de la femme », a déclaré la présidente du Réseau ivoirien pour la défense des droits de l’enfant et de la femme (RIDDEF), Chantal Ayémou.

LeMentor

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