Economie

Le Ghana / premier pays Africain à recevoir Les transferts d’argent de la diaspora

Le Ghana lance un fonds pour canaliser vers des projets de développement l’argent envoyé par la diaspora. C’est la dernière initiative en date pour mieux valoriser cette manne en provenance de l’étranger.

Le Ghana lance un fonds pour canaliser vers des projets de développement l’argent envoyé par la diaspora. C’est la dernière initiative en date pour mieux valoriser cette manne en provenance de l’étranger.

Depuis vingt ans l’apport des fonds expédiés par les migrants a explosé en Afrique sub-saharienne. Cette masse d’argent joue un rôle fondamental d’amortisseur pour les familles destinataires. D’après les derniers chiffres publiés cet automne par la Banque mondiale, le montant pour cette région, 48 milliards de dollars en 2018, dépasse maintenant celui des investissements étrangers. Les petits ruisseaux sont devenus de grandes rivières et ils commencent donc à titiller l’imagination des gouvernements. Vu la hausse exponentielle de cette ressource, le gouvernement ghanéen cherche à en capter une partie via l’African Sankofa Account, ou compte pour l’investissement et l’épargne de la diaspora. Présenté il y a quelques semaines en avant-première à la presse, il est en cours de finalisation.

Le Ghana espère lever ainsi 3 milliards de dollars

Étant donné que sa diaspora a envoyé 3,8 milliards de dollars en 2018, cet objectif pourrait être facilement atteint en quelques années. Les expatriés ghanéens qui placeront leurs économies dans ce fonds seront rémunérés par l’État, le bénéficiaire, et ils seront récompensés moralement de savoir que leur argent est investi dans les infrastructures, l’agriculture et le tourisme de leur pays d’origine. Le nom du fonds Sankofa est tout un programme : cette formule signifie « retourner vers le passé pour mieux rebondir vers l’avenir ». Le Ghana est l’un des pays africains recevant le plus d’argent de la diaspora, mais il n’en dépend pas pour sa survie, ce flux représente 5% de son PIB alors que la barre des 10% est dépassée dans certains pays ; c’est 12% du PIB aux Comores, 15% en Gambie.

D’autres initiatives comparables dans d’autres pays africains?

Plusieurs États ont déjà lancé des emprunts estampillés « diaspora ». Le Sénégal par exemple a ainsi levé 20 millions de FCFA en juillet dernier, soit 5 millions d’euros, et cet emprunt est maintenant coté à la bourse d’Abidjan. Le Nigeria, l’Éthiopie, le Kenya ont aussi émis des obligations diaspora. Le Togo réfléchit en ce moment à la meilleure façon de capter ce filon.

En marge de toutes ces initiatives gouvernementales, il y a un projet singulier 100% privé émanant de la diaspora de l’Afrique francophone résidant en France. L’idée a germé au sein du Club efficience, qui lui a donné son nom. Le fonds a été présenté en 2016 et il a fallu plus de trois ans pour mettre au point ce véhicule financier totalement inédit, accessible aux particuliers, car en général ce sont plutôt les investisseurs qui abondent un fonds.

Efficience lèvera des fonds auprès de la diaspora en France pour financer des petites entreprises en Afrique

C’est souvent ce qui manque le plus dans le financement des entreprises africaines. Et c’est la société Investissements et Partenaires spécialisée dans l’accompagnement des entreprises africaines de petites tailles qui fléchera les financements. Comparé au fonds ghanéen, l’ambition est encore modeste: Efficience lèvera 10 millions d’euros. Efficience devrait bientôt obtenir un précieux sésame pour démarrer: le visa de l’Autorité des Marchés financiers (AMF). Un gage de qualité et de sécurité. Le gouvernement ghanéen doit lui aussi proposer des garanties juridiques assez fortes pour rassurer les expatriés tentés par l’African Sankofa Account. Car étant donné le niveau de corruption de leur pays, classé deuxième selon Transparency international, ils pourraient être rebutés par ce risque et préférer continuer à financer leurs proches en difficulté.

►En bref

L’excédent commercial de la Chine avec les États-Unis a baissé de plus de 8% l’an dernier

Cette information des douanes chinoises va mettre du baume au cœur de Donald Trump, à la veille de la signature d’un accord commercial préliminaire entre les deux pays. Cet accord prévoit justement que la Chine achète davantage de produits américains, notamment du soja et du porc.

À suivre aujourd’hui en Europe, la présentation du plan d’investissement de la relance verte.

La présidente de la commission Ursula Von der Leyen dévoile son pacte vert devant le parlement de Strasbourg. Pour parvenir à la neutralité carbone en 2050, l’Europe des 27 doit investir chaque année 260 milliards d’euros supplémentaires dans la transition énergétique, les régions les plus dépendantes du charbon, notamment dans les pays de l’Est, seront les premières bénéficiaires de ces investissements.

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