Santé

Incompatibilité sanguine entre la femme et son bébé

Accouchement : « J’ai eu une incompatibilité de groupes sanguins avec mon bébé »

La grossesse et l’accouchement de Mélanie se sont passés sans encombre. Mais à la naissance, la jeune maman a eu le sentiment que quelque chose clochait. Son bébé avait une couleur étrange. La faute à une incompatibilité de groupes sanguins mère-enfant. Une complication pas si rare. Découvrez son témoignage ainsi que les explications du gynécologue.

Accouchement : « J’ai eu une incompatibilité de groupes sanguins avec mon bébé »

L’incompatibilité de groupes sanguins, c’est quoi ?
« Jamais avant la naissance de mon petit garçon, je ne m’étais posée la question d’une quelconque incompatibilité sanguine entre lui et moi. Je suis O+, mon mari A+, pour moi, il n’y avait pas d’incompatibilité de rhésus, il n’y avait aucun problème. J’ai eu une grossesse sans nuage et un accouchement parfait. Mais la joie a rapidement fait place à l’angoisse. En regardant mon bébé, je me suis tout de suite rendu compte qu’il avait une couleur douteuse. Ils m’ont dit que c’était probablement une jaunisse. Ils me l’ont pris et l’ont mis dans l’appareil de photothérapie. Mais le taux de bilirubine ne baissait pas et ils ne savaient pas pourquoi. J’étais extrêmement inquiète.

Ne pas comprendre ce qui se passe est la pire des choses pour des parents. Je voyais bien que mon bébé n’était pas dans un état normal, il était faible, comme anémié. Ils l’ont monté en néonatologie et mon petit Léo est resté en continu dans la machine à rayons. Je n’ai pas pu être avec lui pendant ses 48 premières heures. On me le redescendait juste pour qu’il mange. Autant dire que le démarrage de l’allaitement a été chaotique. Au bout d’un certain temps, les médecins ont fini par parler d’incompatibilité de groupes sanguins. Ils m’ont dit que cette complication pouvait survenir lorsque la mère était O, le père A ou B, et l’enfant A ou B.

Au moment de l’accouchement, pour faire simple, mes anticorps ont détruit les globules rouges de mon bébé. Dès qu’on a su ce qu’il avait précisément, nous avons ressenti un immense soulagement. Au bout de plusieurs jours, le taux de bilirubine a finalement baissé et on a heureusement échappé à la transfusion.

Malgré tout, mon petit garçon a mis du temps à se remettre de cette épreuve. C’était un bébé fragile, plus souvent malade. Il fallait faire très attention car son système immunitaire était faible. Les premiers mois, personne ne le prenait dans les bras. Sa croissance a été surveillée de très près par le pédiatre. Aujourd’hui, mon fils est en pleine forme. Je suis de nouveau enceinte et je sais qu’il y a de grandes chances pour que mon enfant ait à nouveau ce problème à la naissance. (Ce n’est pas détectable pendant la grossesse). Je suis moins stressée car je me dis qu’au moins maintenant, on sait. »

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Qu’est-ce que l’incompatibilité de groupes sanguins ?

Il existe plusieurs types d’incompatibilité sanguine. L’incompatibilité rhésus que l’on connaît bien et qui s’exprime par des anomalies sévères in utero, mais également l’incompatibilité de groupes sanguins dans le système ABO que l’on ne découvre qu’à la naissance.

Elle concerne 15 à 20 % des naissances. Celle-ci ne peut se produire que lorsque la mère est de groupe O et que le bébé est de groupe A ou B. Après l’accouchement, une partie du sang de la mère est mêlée à celui du bébé. Les anticorps contenus dans le sang maternel peuvent alors détruire les globules rouges du bébé. Ce phénomène entraîne une production anormale de bilirubine qui se manifeste par un ictère (jaunisse) précoce chez le nouveau-né. La plupart des formes d’ictère liées à une incompatibilité de groupes sanguins sont mineures. Le test de COOMBS est parfois utilisé pour détecter cette anomalie. A partir de prélèvements sanguins, il permet d’observer si les anticorps de la mère se fixent sur les globules rouges du bébé pour les détruire.

Incompatibilité de groupe sanguin : le traitement
Il faut empêcher le taux de bilirubine d’augmenter car un taux élevé peut entraîner des séquelles neurologiques chez le bébé. Un traitement par photothérapie est alors mis en place. Le principe de la photothérapie est d’exposer la surface de la peau du nouveau-né à une lumière bleue qui rend la bilirubine soluble et lui permet de l’éliminer dans ses urines. Des traitements plus complexes peuvent être institués si le bébé ne répond pas à la photothérapie : la transfusion d’immunoglobuline que l’on injecte par voie intraveineuse ou l’exsanguino-transfusion. Cette dernière technique consiste à remplacer une grande partie du sang du bébé, elle est très rarement pratiquée.

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