Afrique

Massacre du 28-Septembre en Guinée: le deuil impossible

C’est le 10e anniversaire sans commémorations particulières pour le massacre du 28 septembre 2009 en Guinée. Samedi, une conférence de presse s’est tenue au siège de l’Avipa, l’Association des victimes parents et amis du 28-Septembre pour réclamer une nouvelle fois la tenue d’un procès, mais rien de plus. Faute de justice, la question de la mémoire reste particulièrement délicate dans le pays.
Dix ans, mais toujours pas de commémorations officielles au grand dam d’Habibatou Camara, victime du stade : « Le monde entier parle du 28-Septembre de la Guinée, mais chez nous, ici, ce n’est pas leur problème. Ils ne s’en mêlent pas du tout. »

L’association des victimes s’est limitée à la tenue d’une conférence de presse faute de financement. « D’habitude nous faisons des lectures du Coran pour faire des prières pour les morts. Malheureusement, cette année, par manque de moyens financiers, on ne peut pas le faire parce qu’on le faisait avec l’Union européenne et la FIDH et malheureusement cela ne peut pas se tenir cette année », explique Asmaou Diallo, la présidente de l’organisation.

Faya Milimono du Bloc libéral s’est heurté à un cordon policier alors qu’il voulait déposer une gerbe de fleurs sur l’esplanade accompagné de quelques militants.

Le mouvement sékoutouréiste a, lui, voulu commémorer l’autre 28 septembre, celui du « non » au référendum qui annonce l’indépendance en 1958, mais son carnaval a été avorté et ses membres brièvement interpellés.

Les autorités ont souvent affirmé que les victimes du camp Boiro de 1985 ou de 2007 n’étaient pas moins importantes que celles du stade. Mais là n’est pas la question, dit Fodé Kouyaté, de la société civile :

« À mon avis il faut d’abord régler la question de justice. C’est-à-dire on se bat plus avec les arguments sur l’aspect symbolique que l’aspect de la nécessité d’établir la justice. »

Dans le stade entièrement repeint deux jours après les massacres, pas de plaque commémorative : un tournoi de foot, de la musique… Samedi, les activités sportives et culturelles y ont suivi leur cours comme d’habitude.

   Ca envoie le signal que l’impunité est toujours de mise (…) Le message a envoyer est que nul n’est au-dessus de la loi et que tout le monde doit répondre de ses actes… Il est vraiment temps que le procès ait vraiment lieu…Pascal Vahard, représenant du Haut-Commissariat de l’ONU en Guinée.

rfi

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