Société

DSSR des « Tanties bagages » et des commerçantes des marchés : AILV et des OSC mènent des actions de plaidoyer auprès de différents acteurs.

Les « Tanties bagages », ces jeunes filles ado et pre-ado porteuses de charges de nos marchés ont fait l’objet d’une étude diagnostique réalisée par l’Association Internationale de Lutte contre les Violences (AILV) dans les marchés de Koumassi, Port-Bouet, Abobo et Adjamé.

Le quotidien de ces jeunes filles, les violences domestiques et sexuelles qu’elles subissent, leurs rêves et les contraintes liées à leurs activités dans les marchés ont été documentés par ladite association.

Dans certains marchés, des jeunes filles y abandonnent des nouveaux nés, d’autres s’y réfugient avec leurs enfants. Ces mères précoces, par manque d’instruction sur leur sexualité et leurs droits, sont totalement démunies, stigmatisées et souvent rejetées par leur famille.

Après avoir présenté les résultats de l’étude aux acteurs de défense des droits des femmes et des filles, formé les femmes leaders des marchés en DSSR, l’équipe projet AILV et les OSC, membres du comité de suivi mis en place lors des ateliers, mènent depuis quelques semaines des actions de plaidoyer auprès de l’Association ivoirienne pour le bien-être familial (AIBEF), des femmes leaders des marchés et des autorités administratives

L’objectif de ces actions de plaidoyer est de rapprocher les services de SSR des femmes et filles des marchés et de favoriser l’élaboration de mesures spécifiques de protection des droits des porteuses de charges des marchés, a confié la présidente de cette organisation.

Les actions s’inscrivent dans le cadre du Projet intitulé « TANTIES BAGAGES » qui n’est autre qu’une campagne de plaidoyer pour protéger les droits des filles, promouvoir la santé, les droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles dans les marchés d’Abidjan. Et financé par le partenaire Urgent Action Fund.

L’étude, faut-il le noter, a porté sur une population de 1500 jeunes filles et 1500 femmes commerçantes dans lesdits marchés en 12 jours par l’AILV. Elle révèle que celles-ci sont victimes de quatre types de Violences basées sur le Genre (VBG). Notamment le Déni de ressource, la Violence sexuelle, la Violence physique et la Violence domestique.

L’enquête a révélé que le pic des relations sexuelles entretenues par les « Tanties bagages » dans les marchés, se situe chez les plus de 18ans. Il est à noter toutefois, que les 8, 9, 10 et 11 ans n’échappent pas aux attouchements. En plus des attouchements, les premiers rapports sexuels débutent en moyenne entre 12-13 ans avant d’atteindre les 16, 17 et +18 ans.

Quant aux commerçantes, l’étude donne des précisions sur leur niveau de Connaissance des consultations prénatales (CPN).75% disent connaitre les CPN et 25%, non.

Sur la régularité dans les CPN, on note 58% de commerçantes qui le sont. Là où 42% ne le sont pas. Comme raison du non suivi des CPN, celles-ci sont trop occupées,(32%), trop éloignées des structures sanitaires (25%) et manque de moyen financiers (23%).

Sur plus de 1000 femmes interrogées, plus de 400 avouent connaître des femmes qui ont accouché dans les marchés.

Augustin Tapé, journaliste sensible au genre et aux Droits humains

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