Politique

DECLARATION DE LA CDRP ET DE L’URD SUITE A LA CONDAMNATION DE M. SORO KIGBAFORI GUILLAUME PAR LA JUSTICE IVOIRIENNE

La Coalition pour la Démocratie, la Réconciliation et la Paix (CDRP) et l’Union Républicaine pour la Démocratie(URD) ont appris, avec indignation, la condamnation le 28 Avril 2020 par la justice ivoirienne, de l’honorable député SORO Kigbafori Guillaume, à 20 ans de prison, 4,5 milliards de FCFA d’amende et 5 ans de privation de droits.



La CDRP et l’URD avaient dans une déclaration, à la suite de l’ordonnance rendue le 22 Avril 2020 par la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, demandé au Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire de faire preuve de responsabilité, en se conformant aux décisions de ladite Cour; à savoir entre autres, la suspension de l’exécution des poursuites et du mandat d’arrêt contre M. SORO Kigbafori Guillaume.



Il faut rappeler que la Côte d’Ivoire a, par la déclaration du 19 juin 2013, accepté la compétence de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples de recevoir les requêtes introduites par les individus et les organisations Non Gouvernementales(ONG). 


Il résulte de ces faits que la CDRP et l’URD regrettent et déplorent que le pouvoir RHDP Unifié n’ait pas, comme à son habitude, tenu compte de ses engagements internationaux.



La CDRP et l’URD dénoncent l’instrumentalisation de la justice par le pouvoir RHDP Unifié, avec pour seul objectif, de fausser les règles du jeu démocratique en empêchant, par des artifices juridiques, la candidature de ses adversaires politiques à l’élection présidentielle d’octobre 2020.



La CDRP et l’URD condamnent cette autre dérive du pouvoir RHDP unifié qui a autorisé la tenue de ce pseudo procès, en dépit de l‘ordonnance de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, une juridiction internationale dont les compétences ont été reconnues par la Côte d’Ivoire.



La CDRP et l’URD estiment que la tenue d’un tel procès est une véritable défiance à la justice internationale. 



La CDRP et l’URD condamnent la décision prise ce jour par le gouvernement de retirer sa déclaration de compétence de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples.

La CDRP et l’URD invitent le Gouvernement à :


1) se ressaisir et à éviter de détruire l’image de marque de la Côte d’Ivoire, pionnière de la mise en place de toutes les organisations régionales, continentales et des Casques bleus de l’ONU, par l’application stricte des mesures de la dernière ordonnance de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples relativement à la Côte d’Ivoire;
2) arrêter les poursuites intempestives et les tracasseries à l’encontre de personnalités politiques de l’opposition ;
3) libérer tous les prisonniers politiques et militaires ;


4)prendre, de manière urgente, des dispositions de nature à décrisper l’environnement socio-politique;

5) rapporter, dans les meilleurs délais, sa décision, prise ce mercredi 29 Avril 2020, de retrait de la déclaration de compétence prévue au protocole relatif à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples.

La CDRP et l’URD demandent à l’ensemble des partis politiques de l’opposition, aux organisations de la société civile et au peuple de Côte d’Ivoire, épris de justice et de paix, de soutenir cet appel pour éviter que le pays ne sombre encore plus, dans des dérives autocratiques.

Fait à Abidjan le 29 avril 2020

P. La CDRP. P. l ‘URD

OUATTARA Gnonzié Danièle BONI CLAVERIE

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