Agriculture

Campagne cacao dans l’Indénié-Djuablin / Le mauvais prix et la baisse de la production font le lit de la fuite du produit vers le Ghana

La baisse de la production cacaoyère liée au sévère changement climatique auquel s’ajoute un mauvais prix par rapport au Ghana voisin sont des facteurs qui justifient la fuite du cacao vers l’autre côté de la frontière, dans la région de l’Indénié-Djuablin.

“Cette année, avec la baisse de la production et la différence de 100 francs CFA entre le prix du cacao pratiqué chez nous et celui du Ghana voisin, personne ne parle de comité de lutte contre la fuite du cacao vers l’autre côté de la frontière. ” explique Ebrottié David, producteur et président du conseil d’administration d’une société coopérative à Niablé, dans le département d’Abengourou.

Et David d’expliciter que comme la production a été retardée par le changement climatique les troncs des cacaoyers sont lisses c’est à dire dégagés de cabosses or en cette fin d’année chacun a recours à quelques moyens financiers pour préparer les festivités de fin d’année. “On travaille pour notre mieux-être, si quelqu’un propose aux producteurs le kilogramme du cacao à 925 francs CFA et surtout qu’il n’en a pas assez, il n’a pas à réfléchir pour accepter cette offre” ajoute t-il arguant que l’Etat de Côte d’Ivoire qui avait déjà démissionné pendant la campagne 2020-2021 au plus fort de la misère des producteurs n’a plus d’autorité sur un producteur dans cette région. Brou Atta, producteur à Manzanouan, zone de production cacaoyère par excellence, dans le département d’Agnibilékrou parle de la démotivation des autorités administratives qui chaque année pendant la campagne organisait les jeunes en comités de surveillance des frontières. ” …Les autorités ont compris, elles mêmes que personne ne peut exécuter leurs ordres en ce qui concerne la vente du cacao au plus offrant.

Pendant la campagne dernière les producteurs ont souffert ici. Ils s’étaient tous endettés, même certains produits demeurent impayés. Avec cette colère, cette rage quel paysan ou quel jeune vont exécuter les ordres d’une autorité administrative?” rappelle-t-il, très amer.

Nous avons visité des zones de production qui font frontière avec le Ghana comme Manzanouan dans le département d’Agnibilékrou,sis à 5km de cette République et la ville de Niablé dont les plantations de cacaoyers des deux pays limitrophes se rencontrent. Mais cette fois-ci nous n’avons rencontré des forces de défense et de sécurité commis pour la surveillance des frontières comme chaque année à la même période.

Enquête réalisée par Haidmond KAUNAN, depuis l’Indénié-Djuablin

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