Agriculture

Cacaoculture durable : Le projet PROMIRE et la Fondation Marie Esther forment plus de 100 producteurs

Le 27 février 2025, une initiative inédite visant à promouvoir une cacaoculture durable a été lancée à Agboville, en Côte d’Ivoire. Organisée par le MINEDDTE, la Fondation Marie Esther et  l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), cette campagne a pour objectif de former les producteurs locaux aux bonnes pratiques agroforestières tout en offrant des opportunités aux jeunes ruraux.

Sensibilisation et formation pour un cacao durable

L’événement, qui a réuni autorités administratives, experts agricoles et producteurs, s’est déroulé en deux phases. La première phase a eu lieu sur une parcelle agroforestière de 2 hectares, gérée par Monsieur Akalé Gohi Pascal, un producteur local. Cette étape a permis de réaliser des démonstrations pratiques sur les bonnes pratiques de la cacaoculture. La deuxième phase s’est tenue au Centre agroécologique Marie Esther-Aboudé Boa Vincent, où les autorités administratives ont effectué des démonstrations pour les producteurs présents.

L’objectif principal de cette initiative est d’accompagner les coopératives vers des solutions durables, en mettant un accent particulier sur la régénération des plantations et la gestion responsable des ressources naturelles.

Des défis majeurs à surmonter

Les analyses des exploitations agricoles ont révélé plusieurs problématiques entravant la durabilité de la filière cacao en Côte d’Ivoire. Parmi ces défis, on note le vieillissement des plantations et la faiblesse de la régénération, la pression foncière croissante qui limite l’expansion des exploitations, et le manque de main-d’œuvre qualifiée, notamment pour la taille et la récolte des cacaoyers.

Face à ces obstacles, la FAO et la Fondation Marie Esther ont souligné l’importance de la formation et de l’innovation pour améliorer la productivité tout en préservant l’environnement.

Une solution innovante : les brigades de taille

Un constat majeur de cette formation a été le manque de main-d’œuvre spécialisée pour les pratiques essentielles de la cacaoculture, telles que la taille et l’entretien sanitaire des cacaoyers. Pour répondre à ce problème, le programme propose la création de brigades de taille au sein des coopératives. Ces brigades offriront plusieurs avantages :

Un service essentiel aux producteurs, contribuant à améliorer la qualité et la productivité des exploitations.

Une opportunité d’emploi pour les jeunes ruraux, renforçant leur insertion dans la filière cacao.

Un levier pour une agriculture plus durable, en favorisant des techniques agroécologiques.

La représentante du préfet de région, Madame la Sous-préfète d’Aboudé, a salué cette initiative et a encouragé les producteurs à suivre les conseils des experts afin de garantir de meilleures récoltes dans les années à venir.

Un projet ambitieux soutenu par la FAO

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet Promire, soutenu par la FAO, qui vise à lutter contre la déforestation et à réduire les émissions de gaz à effet de serre en Côte d’Ivoire.Selon Colonel Assamoa, coordonnateur national du projet PROMIRE “nous distribuons des semences agricoles gratuitement, mais il est essentiel de protéger ces arbres. À l’avenir, les producteurs seront récompensés pour leurs bonnes pratiques”. Il a également encouragé les producteurs à adhérer à la certification foncière.

Madame Kanga Esther, Directrice exécutive de la Fondation Marie Esther, a souligné que la préservation des forêts est primordiale pour assurer la durabilité de la cacaoculture. “Cette sensibilisation est une étape clé pour changer les pratiques agricoles dans la région”, a-t-elle affirmé.

Des résultats attendus prometteurs

Les organisateurs prévoient de former plus de 100 producteurs et jeunes brigadiers issus des sous-préfectures de Céchi, Oress-Krobou et Aboudé. Cette formation sera répartie en deux groupes afin d’assurer une meilleure assimilation des connaissances. Parmi les résultats escomptés, on attend :

Une meilleure maîtrise des pratiques agroécologiques et de la taille des cacaoyers.

Le lancement des brigades de taille au sein des coopératives.

Une intégration accrue des jeunes dans la filière cacao.

Un soutien renforcé des autorités et des institutions pour encourager ces solutions durables.

Une avancée vers une cacaoculture résiliente

Entièrement financée par un protocole d’accord avec la FAO, cette initiative marque un tournant crucial pour la transition vers une agriculture plus durable en Côte d’Ivoire. Pour les producteurs, elle représente une occasion unique de renforcer leurs compétences tout en contribuant à la préservation des écosystèmes.

Kouadio Vieyra Yao Théodore, conseiller technique et représentant du Directeur Régional du Conseil Café-Cacao, a rappelé l’importance de l’enrôlement des producteurs. “Les cartes des producteurs sont obligatoires pour l’enrôlement afin de bénéficier de la distribution des plants de café, prévue pour fin mars. De plus, la vente de cacao sera désormais conditionnée à la présentation de ces cartes”, a-t-il précisé.

Un enjeu stratégique pour la Côte d’Ivoire

Le cacao est un pilier fondamental de l’économie ivoirienne, avec près d’un quart de la population dépendant directement de sa culture. Cette initiative constitue donc un enjeu stratégique pour le développement économique et social du pays, tout en représentant un outil majeur dans la lutte contre la pauvreté. Elle ouvre également des possibilités d’insertion professionnelle pour les jeunes, tout en préservant les écosystèmes locaux.

Grâce à cette collaboration entre la FAO, la Fondation Marie Esther et les producteurs d’Agboville, l’avenir de la cacaoculture en Côte d’Ivoire semble plus prometteur, alliant performance économique et respect de l’environnement.

Baikoro Aboubaka

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