Agriculture

Cacao : ce nouveau virus qui menace le chocolat

En Afrique de l’Ouest, une maladie décime les cacaoyers et pourrait causer la disparition du chocolat dans quelques décennies explique “Die Welt”.
Manger du chocolat fait partie de ces petits plaisirs que l’on s’accorde avec plus ou moins de parcimonie. Mais, les plants de cacao pourraient-ils disparaître un jour, nous privant ainsi de cette douceur ? Une menace existe, sous la forme d’un virus qui touche les cacaoyers d’Afrique de l’Ouest, explique Die Welt, dans un article relayé par Le Figaro.

4,8 millions de tonnes de fèves de cacao ont été collectées dans le monde en 2019. Si les racines du cacao se trouvent en Amérique latine, c’est essentiellement en Afrique de l’Ouest que la production prend place aujourd’hui : Côte d’Ivoire, Ghana, Nigéria ou encore Cameroun sont les principaux producteurs. Mais, les chiffres pourraient être encore plus importants sans les maladies qui prélèvent leur dû sur les cultures. En 2016, 1,7 million de tonnes ont ainsi été perdues. Premier coupable, une maladie récemment apparue et qui décime les plantations. Surnommé “virus de la pousse de cacao gonflé”, il se manifeste notamment par des renflements au niveau des branches. Cinq agents pathogènes différents peuvent déclencher son apparition, mais aucun remède n’existe. La production s’amenuise, et de 3 à 5 ans après les premiers symptômes, l’arbre meurt.

L’impact environnemental

Pourquoi cette maladie s’est-elle déclenchée récemment alors que la transmission initiale du virus date des années 30 ? Impossible d’accuser formellement le changement climatique. Mais, selon Christian Bunn de l’International Center for Tropical Agriculture, un lien existe, “car les plantes affaiblies par la sécheresse sont plus vulnérables aux maladies”. Or, les cultivateurs de cacao se plaignent régulièrement du manque de pluie, de terres arides et d’épisodes de sécheresse.
Faute de pouvoir guérir la maladie, les chercheurs s’y attaquent de plusieurs façons différentes. Des scientifiques essaient ainsi de détecter la maladie avant les premiers symptômes. Une méthode qui pourrait, ils l’espèrent, permettre de stopper sa progression. Les cultivateurs tentent, eux, de croiser les espèces pour développer une variété résistante à la maladie. Par ailleurs, le génie génétique constitue aussi une solution observée avec attention.

Enfin, des modélisations climatiques sont effectuées pour pouvoir établir une carte du cacao, là où il sera encore possible de cultiver la précieuse fève dans l’avenir. Alors que 50 millions de personnes vivent grâce à la production de cacao à travers le monde, le temps presse.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *