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BURKINA FASO : OFFICIALISATION DU COUP D’ETAT ET DISSOLUTION DES INSTITUTIONS

Le coup d’Etat en préparation, débuté très tôt ce lundi 24 janvier, avec l’arrestation du Président Roch Marc Kaboré, est maintenu officiel. Les mutins viennent de faire la déclaration tant attendue, cet après-midi, à travers la Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB).

« Le Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration, (MPSR), qui regroupe toutes les composantes des forces de Défense et de Sécurité, a décidé d’assumer ses responsabilités, devant l’histoire, la communauté nationale et internationale, de mettre fin au pouvoir de M. Roch Marc Christian Kaboré, ce lundi 24 janvier», a déclaré le porte-parole des militaires, le Capitaine Kader Ouédraogo.

A la tête d’un groupe de quatorze soldats, Kader Ouédraogo a annoncé les mesures qui s’imposent, lors de cette déclaration télévisée, signée du Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo, président du mouvement. Il a été décidé de la « suspension de la Constitution, la dissolution du Gouvernement, de l’Assemblée nationale, la fermeture des frontières terrestres et aériennes, du 24 janvier, à 0h, jusqu’à nouvel ordre », a-t-il exposé, annonçant un couvre-feu, de 21h à 5h du matin.

Le capitaine a soutenu que ce renversement dénote de la dégradation continue du climat sécuritaire, qui menace les fondements de la nation.

« L’incapacité manifeste du pouvoir d’unir les Burkinabé, de faire efficacement face à la situation », figure au chapitre des récriminations, a renchéri M. Kader. Avant de faire savoir que tout cela devenait exaspérant pour les « différentes couches sociales de la nation ».

Cette décision prise s’inscrit dans la volonté des soldats « de permettre au pays de se remettre sur le bon chemin, rassembler toutes ses forces, afin de lutter pour son intégrité territoriale et sa souveraineté », a motivé le porte-parole.

Il a précisé que « les opérations se sont déroulées sans effusion de sang, aucune violence physique sur les personnes arrêtées, détenues dans un lieu sûr, dans le respect de leur dignité ».

Le mouvement rassure les partenaires et amis de la volonté des militaires de respecter les engagements internationaux, notamment en matière de droits de l’homme, a laissé entendre le Capitaine Kader. Il a fait état de l’engagement du collectif de « proposer, dans un délai raisonnable, après consultation des forces vives de la nation, un calendrier de retour à un ordre constitutionnel accepté de tous ». Il a invité les populations à vaquer sereinement à leurs occupations, comptant sur le soutien des patriotes, Africains intègres et amis du Burkina, dans ce tournant décisif de l’histoire du pays.

Ce coup d’Etat avait débuté très tôt ce lundi, par des mutineries dans la quasi-majorité des casernes du pays. Ces événements sont censés annoncer une ère nouvelle pour le Burkina. Ils se veulent une opportunité pour le peuple de panser ses plaies, reconstruire la nation et instaurer la cohésion sociale.

Aman Roger

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