Agriculture

Allemagne: réunion à Berlin sur la durabilité de la filière cacao

Berlin accueille (les mercredi 23 et jeudi 24 octobre 2019) un rendez-vous des acteurs du Cacao, organisé par la World Cocoa Foundation, autour de la durabilité de la filière où seront présents des représentants des gouvernements des pays producteurs, des industriels, ou des experts en développement durable.

Les industriels, et les gouvernements ivoiriens et ghanéens tenteront d’aplanir les divergences et de se mettre d’accord sur la mise en place du mécanisme décidé cette année pour améliorer la situation des planteurs dans ces deux pays qui représentent plus de 60% de la production mondiale.

Comment faire en sorte que des préoccupations différentes, mais pas antagonistes se rejoignent ? D’un côté les industriels du chocolat qui font face à une forte pression des consommateurs et des ONG sur des questions telles que la déforestation ou le travail des enfants. Les industriels investissent dans des programmes de certification pour assurer leurs clients qu’il n’y a ni exploitation d’enfants ni destruction de forêt dans leur chaîne de production.

De l’autre côté il y a les gouvernements ou plus exactement, le Conseil café cacao ivoirien, et le Cocoa Board Ghanéen qui tentent depuis des mois de tordre le bras des industriels pour obtenir une meilleure rémunération des planteurs. Cela a abouti à la mise en place à partir de l’année prochaine, du DRD, Différentiel de revenu décent, un mécanisme financé par l’industrie qui permet d’ajouter jusqu’à 400 dollars au cours de la tonne de cacao quand celle-ci chute et ainsi tenter d’obtenir un prix plancher à 2 600 dollars la tonne. Lorsque le cours dépasse les 2 900 dollars, ce différentiel ira dans un fonds destiné à compenser les chutes de cours.

Mais les industriels rechignent à faire appliquer cette mesure. Il y a deux semaines le CCC et le Cocoa Board ont donc tapé du poing sur la table. Leurs experts envisagent de réexaminer dès cette campagne, les programmes de durabilité et de certification qui selon eux, ne touchent qu’une minorité de producteurs. Les instances nationales annonceront leur décision à Berlin.

Un million de planteurs en Côte d’Ivoire

En Côte d’Ivoire, la plupart des producteurs de Cacao sont de petits planteurs ; selon la Banque mondiale, 55% d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté. On estime leur nombre à environ un million et ils font vivre un cinquième de la population du pays.

Depuis des années ces planteurs se sentent abandonnés. L’annonce au début du mois du prix du kilo pour cette campagne 2019-2020 à 825 francs (CFA) a fait l’effet d’un coup de massue pour les petits planteurs. D’abord parce qu’ils espéraient davantage après que le président Alassane Ouattara eut laissé entendre début août que le prix cette année pourrait atteindre 1 000 francs (CFA). Et puis parce que leurs collègues ghanéens de l’autre côté de la frontière toucheront près de 100 francs (CFA) de plus par kilo. Les producteurs de cacao ivoiriens qui doivent faire face à d’importantes difficultés économiques, concèdent ne pas entendre grand-chose aux discussions internationales, et ne croient plus aux discussions entre instances et industriels, auxquelles ils ne sont jamais associés.

rfi

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